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Devenir auto-entrepreneur : avantages et inconvénients

Le statut d’auto-entrepreneur a été créé en 2009, dans le but de faire diminuer le chômage en encourageant l’entreprenariat. Les avis sur ce statut sont très divisés.
Certains y voient un moyen extraordinaire de pouvoir se lancer dans la vie d’entrepreneur.
D’autres, en revanche, considèrent qu’il a affaibli le marché en apportant un grand nombre d’acteurs moins qualifiés avec des prix cassés.

Finalement, est-ce un statut intéressant ou non ? Nous vous présentons ici une liste non exhaustive d’avantages et d’inconvénients à ce choix d’entreprise.

Avantages

Commençons par les avantages. L’objectif initial était bien entendu que le statut présente un certain nombre d’avantages afin de le rendre attractif.

Inscription simple

La paperasse pour créer son entreprise fait souvent peur et en fait ralentir plus d’un : rédaction des statuts, création d’un compte bancaire séquestre, publication d’une annonce dans un journal officiel, inscription au RSI et autres caisses…

Le statut d’auto-entrepreneur a simplifié tout cela avec une inscription unique en ligne qui ne requiert aucune compétence. Il est possible à n’importe qui de créer son entreprise en quelques minutes et de commencer à exercer tout de suite. Les papiers, avec notamment le numéro SIRET, seront reçus quelques jours plus tard.

Charges sociales simplifiées et allégées

Les charges sociales des travailleurs indépendants (qui dépendent du RSI) sont toujours un vrai casse tête.

En SARL par exemple, la première année il faut payer une somme forfaitaire d’environ 4000€. Les années suivantes c’est une estimation basée sur les revenus de l’année n-2 avec une régularisation de l’année n-1 à la fin. Au delà de ça, le taux des charges est d’environ 50% du revenu.

Dans l’auto-entreprise, on déclare ses revenus à la fin de chaque trimestre et on paye à une caisse unique (l’URSSAF) 13% pour les activités commerciales (achat/revente de biens) et 22% pour les autres activités. Donc les mois où l’entreprise ne rapporte pas ou peu d’argent, on ne paye pas ou peu de charges.

Tenue de compte simplifiée

Dans une entreprise traditionnelle, il faut avoir une gestion comptable précise, fournir un bilan en fin d’année qui doit être validé par un expert comptable. Cela demande une grande rigueur, et nécessite de faire appel à un cabinet externe.

Avec le statut simplifié d’auto-entrepreneur, il suffit juste de conserver toutes les factures émises et de tenir un tableau des différentes ventes effectuées.

Pas de collecte de TVA

Le fait de ne pas être assujetti à la TVA représente un avantage à plusieurs niveaux.

Tout d’abord, il n’est pas nécessaire de déclarer mensuellement aux impôts les recettes et les dépenses.
Ensuite, si on vend des prestations à des particuliers, cela représente une diminution de 20% du prix par rapport à la concurrence qui, elle, doit collecter la TVA en plus de son prix.
Enfin, lorsqu’on travaille avec des professionnels, même si cela ne change rien d’un point de vue comptable puisqu’ils récupèrent la TVA payée, cela leur évite d’avoir à faire cette avance de trésorerie.

Inconvénients

Bien entendu, un statut ne peut pas seulement être avantageux. Il fallait donc qu’il y ait un certain nombre de limitations.

Chiffre d’affaire plafonné

L’objectif de cette forme d’entreprenariat est d’encourager les personnes à se lancer en étant une passerelle entre le salariat et la création d’une structure. Afin d’éviter que ce statut soit trop avantageux, le chiffre d’affaire annuel est plafonné. Il est actuellement de 82 800 euros pour les activités de ventes de marchandises et de 33 100 euros pour les activités de prestation de services. Passé ce montant, il faudra, sous un certain délai, changer de statut en perdant un bon nombre de privilèges.

Pas de charges déductibles

Il n’est pas possible de déduire les charges de l’entreprise. Les impôts et les charges sociales sont calculés sur le chiffre d’affaires et non sur la valeur ajoutée. Par exemple, si on a encaissé 2000 euros et dépensé 1800 euros pour du matériel nécessaire à la prestation de service effectuée, il nous reste 200 euros.
Cependant, il faudra tout de même payer 22% de charge sur les 2000 euros de chiffre d’affaires soit 220 euros. C’est pour cela qu’il sera assez difficile de louer un local de travail, ou d’investir dans du matériel sans très vite perdre en rentabilité.

Pas de récupération de TVA

S’il est vrai qu’un auto-entrepreneur ne collecte pas de TVA, il ne la récupère pas non plus sur les achats qu’il effectue. Une entreprise assujettie à la TVA déclare chaque mois sa TVA collectée et sa TVA payée et ne reverse aux impôts que la différence. Et lorsque cette différence est négative, ce sont les impôts qui la reversent aux entreprises. Cette règle ne s’applique pas aux auto-entreprises et elles doivent donc payer toutes leur dépenses en TTC.

Pas de structure

Un auto-entrepreneur est une entreprise individuelle et non une société. La différence se situe dans le fait qu’une société est une personne morale qui a ses droits, ses devoirs et son patrimoine propre.

Dans le cadre d’une entreprise individuelle, l’entreprise et l’entrepreneur sont une seule et même personne morale. Cela pose des problème en cas de litige ou de dettes. En effet, une société est indépendante, responsable de ses dettes et de ses engagements. Si la société dépose le bilan, c’est comme si la personne morale disparaissait. Elle n’est plus redevable de rien.
Cependant, dans le cadre d’une entreprise individuelle, le patrimoine de l’entreprise et celui de l’entrepreneur ne font qu’un. Et même en cessant son activité, la personne existe toujours et reste redevable de ses engagements, de ses dettes et de ses condamnations.

 

Pour conclure, il faut voir l’auto-entreprenariat comme un tremplin d’accès temporaire à la création d’entreprise. Quoiqu’il en soit, il est fortement recommandé de se faire accompagner afin de ne pas se tromper. Alors prêt à vous lancer ?

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